Etre docteur en sciences de gestion et du management signifie étudier les entreprises suivant une démarche scientifique et de libre examen. Plusieurs raisons, philosophiques et sociétales, me poussent dans cette voie.
D'abord, la recherche en gestion est une fin en soi. Au XXIème siècle, les entreprises sont présentes à chaque instant de notre vie. Leurs activités affectent profondément notre façon de vivre, nos relations aux autres et notre rapport au travail et au monde. Les sciences de gestion et du management, c'est-à-dire l'étude et la connaissance scientifique des entreprises et des organisations humaines finalisées, offrent comme les autres sciences une façon d'appréhender le monde qui nous entoure et de rechercher les lois universelles qui gouvernent le "réel". C'est une façon de participer à la grande aventure de la science, que l'on peut faire remonter à l'invention de l'écriture, c'est-à-dire aux débuts de l'Histoire. Il faut y songer : étudier les entreprises du XXIème siècle, c'est observer l'humanité, son évolution et finalement sa place dans l'univers... peut-être son impact sur la planète.
Ensuite, la connaissance des entreprises me permet de former mes étudiants à l'université. L'objectif est de favoriser leur insertion professionnelle épanouissante. Un autre objectif, qui m'est plus cher encore, est de faire vivre une Ecole qui les aide à devenir des Hommes tolérants et des citoyens éclairés et éclairants. Il s'agit, entre autres choses, de former de futurs managers attachés aux principes supérieurs du Droit et à l'idée de le perfectionner dans le sens de l'intérêt public. L'Université est donc bien un lieu où l'on apprend, mais pas seulement des compétences techniques immédiatement utiles pour l'entreprise ; il y a beaucoup de sens à ce que l'Enseignement supérieur reste un milieu raisonnablement coupé du temps ordinaire et différencié de l'entreprise.
Enfin, cette connaissance permet d'accompagner ponctuellement les chefs d'entreprise, pourvu qu'ils le veuillent. Pour ce qui me concerne, il peut s'agir par exemple de leur fournir un avis extérieur sur le suivi existant des coûts et des performances, et sur les possibilités envisageables selon leurs besoins. En effet, si notre civilisation a développé le Marché, la libre entreprise, la concurrence et la coopération volontaire, c'est bien entendu parce que cette liberté économique va de pair avec la liberté politique (F. A. Hayek), mais c'est aussi parce que la création de richesse par nos entreprises est une clé pour améliorer les conditions matérielles de l'existence humaine : la croissance économique - donc l'activité, la compétitivité et la profitabilité de nos entreprises - sert le développement humain.
En un mot, étudier l'entreprise revêt une portée à la fois spirituelle et un intérêt matériel socio-économique. Ces deux dimensions, dont la première est souvent oubliée, sont indissociables.
Le socle de ma réflexion sur la gestion et le management des entreprises
Pour une approche pratique de la gestion d'entreprise (1)
Depuis septembre 2000
Les chercheurs en sciences de gestion et du management débattent, entre autres, de ce qui détermine la performance et la survie des entreprises.
Dans ce débat, je souscris à ce que nous appelons une approche "pratique de la stratégie". Concrètement, dans cette approche nous pensons que l'avenir de l'entreprise dépend de ce que les collaborateurs font, jour après jour. Il s'agit donc de s'intéresser vraiment à ce que les collaborateurs de l'entreprise font au quotidien : que font les collaborateurs dans les entreprises performantes ? Et que font-ils ailleurs ? C'est à ce niveau que se trouve la source de l'avantage concurrentiel : dans les attitudes et les comportements, jour après jour. Ces attitudes et comportements sont liés aux mentalités, aux discours intérieurs, ce dont on parle trop peu (en dehors du sport de haut niveau, où la recherche de performance est exacerbée).
En fait, l'avenir qui inquiète tant les stratèges, se fabrique à chaque instant, au présent. Dès ma thèse de doctorat, et en accord déjà avec mes expériences antérieures, j'ai attaché une grande importance à rencontrer tous les praticiens (y compris les dirigeants, mais pas uniquement les dirigeants), et à observer leurs pratiques (les outils professionnels qu'ils utilisent), leurs attitudes et leurs comportements, et les activités auxquels ils participent (les réunions, les afterwork...). Je suis convaincu que la clé de la performance se trouve dans le détail de la pratique quotidienne.
Pour mener l'entreprise au succès et tout d'abord pour assurer sa survie, la direction de l'entreprise, aidée par le contrôle de gestion, doit s'efforcer de maîtriser et de coordonner ce que les collaborateurs font. En fait, alors que de nombreux théoriciens définissent la stratégie comme le projet ou la vision que la direction générale a en tête pour l'entreprise, je considère avec d'autres que ce qui explique finalement le mieux les performances des entreprises, c'est ce que les individus font, ne font pas, ou faisaient puis ont cessé de faire...
Pour le dire simplement, ce qui compte c'est la pratique concrète, la mise en œuvre. Les grandes analyses, les déclarations d'intentions, et les décisions stratégiques, n'ont d'intérêt que si elles font une différence sur la pratique quotidienne. Dans l'approche pratique, l'accent est placé sur le "comment" plutôt que sur le "quoi".
C'est pour insister sur cet aspect pragmatique et quotidien que nous parlons de "pratique de la stratégie". Dans cette approche, le rôle du contrôleur de gestion, aux côtés de la direction de l'entreprise à laquelle il fournit des informations, des vérifications et des conseils, est crucial. De fait, il est associé au management stratégique de l'entreprise.
Bien entendu, de nombreuses autres approches sont complémentaires (et jamais totalement oubliées). C'est ce qui fait de la gestion et du management un domaine scientifique complexe. On ne peut nier, à ce titre, qu'une partie du destin de l'entreprise n'est tout simplement pas entre ses mains. Son environnement, qui peut lui être favorable, peut aussi parfois l'exposer à des menaces aussi graves que soudaines, contre lesquelles elle n'est pas armée pour résister. La stratégie ne peut pas tout.
(1) Septembre 2000 correspond au début de mes études supérieures en sciences de gestion et du management. J'ai toujours étudié dans un esprit professionnel. Et avec une curiosité personnelle pour la gestion et pour les comportements humains dans les organisations.
Maître de conférences
CRIISEA (UR UPJV 3908) - Centre de Recherche sur les Institutions, l'Industrie et les Systèmes Economiques d'Amiens
Depuis septembre 2012
Contre vents et marées, je persiste à penser que les entreprises doivent se concentrer sur leur rentabilité d'exploitation. Plus on s'éloigne de ce principe, plus les difficultés s'accumulent. Il s'agit de rester "focus" sur l'optimisation des coûts et de surveiller les constantes financières. Cette philosophie n'est certainement pas en contradiction avec l'ambition d'être humainement juste, d'être responsable socialement et pour l'environnement ; c'est au contraire la façon la plus efficace de l'être. Elle n'est pas non plus en contradiction avec l'esprit d'innovation et de qualité dans l'activité artisanale et industrielle. Dans tous les cas, il n'est pas question de couper dans les dépenses essentielles, c'est-à-dire celles qui créent de la valeur au-delà de leur coût. C'est animé par cette foi dans la doctrine libérale, injustement critiquée, que je propose mes services aux PME artisanales et industrielles.
Dans une économie en transitions, dans une société qui semble aspirer à une profonde reconquête idéologique, contrôler d'abord et avant tout les bonnes vieilles constantes financières de l'entreprise – telles que les coûts et les marges – pourrait bien permettre d'atténuer les conséquences non désirées des fausses bonnes idées.
Encore faut-il pour cela que les penseurs et censeurs du "monde d'après" fassent preuve d'assez de tolérance envers les générations passées...
Le contrôle des coûts et des marges, la saine gestion financière guidée par les valeurs du travail et de la sobriété matérielle, peuvent aider les entreprises – et tout particulièrement les PME – à éviter des difficultés.
Docteur en sciences de gestion
IUT Amiens, Université de Picardie Jules Verne
Depuis septembre 2011
Titulaire du diplôme de doctorat en gestion de l'Université de Strasbourg.
J'ai surtout eu de bons professeurs, dès mes débuts et tout particulièrement à l'Université de Haute-Alsace (Colmar, Mulhouse), et l'éducation pour les écouter. Je sais aussi l'influence absolument déterminante qu'ont eu, sur mon parcours ultérieur, mes professeurs de l'enseignement primaire et secondaire. Il existe hélas trop peu d'occasions de le leur dire et de les en remercier. C'est sans doute par leur exemple, et à leur contact, que je me suis découvert la vocation d'acquérir, de produire et de transmettre à mon tour le savoir.
Je suis actuellement directeur des études et responsable pédagogique des formations en alternance au sein du département de gestion des entreprises et des administrations (GEA) de l'IUT d'Amiens.
Contrôleur de gestion
Missions ponctuelles auprès de PME
Depuis janvier 2005
Aujourd'hui universitaire, je reste attaché depuis mes débuts professionnels à transmettre l'esprit du contrôle des coûts auprès des PME, qui peut leur éviter d'aller vers des difficultés.
Je m'attache donc à la fois à : > former des étudiants qui se destinent au métier de contrôleur de gestion et/ou de directeur administratif et financier (DAF), > **transférer directement aux PME une philosophie de la gestion par les coûts **, > sensibiliser à ce qu'un contrôleur de gestion ou un cadre financier peut apporter à une PME, au-delà de la tenue légale des comptes qui n'a pas besoin d'être internalisée, > promouvoir les stages et/ou les apprentissages d'étudiants dans le domaine du contrôle de gestion, auprès d'entreprises et notamment de PME qui n'y auraient pas pensé spontanément.
J'enseigne l'analyse des coûts et le diagnostic financier principalement : > à l'IUT d'Amiens | Institut Universitaire de Technologie, au sein du département de gestion des entreprises et des administrations (GEA). > à l'IAE d'Amiens | Institut d'Administration des Entreprises, école universitaire de management.
Activités récentes
26 mars 2025 -
CNR'IUT - Congrès national de la recherche des IUT
- L'apprentissage salvateur, de l'émergence à la matérialisation d'un discours de transition sociétale
(Intervenant)
L'Ecole en général, et l'Enseignement Supérieur en particulier, ont-ils vocation seulement à favoriser l'insertion professionnelle des jeunes ?
Sensibiliser les étudiants à l'entrepreneuriat, multiplier dans les formations les mises en situations professionnelles dites "authentiques" et le travail en autonomie (sans enseignant), et développer l'apprentissage qui accroit le temps passé en entreprise, va dans ce sens de l'utilité économique et sociale des dépenses pour l'Education.
A l'occasion du récent Congrès National de la Recherche des IUT, j'ai souhaité inviter à une réflexion sur le rôle de l'Ecole et sur les tenants et aboutissants de la croissance historique de l'apprentissage scolarisé. Si l'objectif d'insertion professionnelle, évidemment important, pourrait certainement être assuré par l'Entreprise - pourvu qu'elle obtienne le financement nécessaire pour transmettre efficacement les compétences techniques -, en quoi l'Ecole est-elle unique et non-substituable ?
Comment, dans nos établissements, préparons-nous non seulement la jeunesse à un métier, mais aussi au rôle de citoyen éclairé et éclairant et au statut d'Homme libre et tolérant ? Y sommes-nous seulement vigilants ? Cela nous importe-t-il encore ? L'avons-nous à ce point pris pour acquis que nous négligeons de le verbaliser régulièrement ? Lorsque les enseignants sont cantonnés à un rôle de formateurs, voire d'"animateurs" de "cours professionnels", peuvent-ils encore remplir leur mission qui consiste à stimuler la vie de l'esprit par l'ouverture scientifique ? Ont-ils seulement l'envie d'être réduits à ce nouveau rôle, qui transforme leur identité y compris dans l'enseignement général ?
Nouveau rôle qui pose par ailleurs la question de la vraie nature de la "transition sociétale" annoncée. Préparer la jeunesse avant tout à l'insertion dans l'emploi, c'est-à-dire à accomplir des activités utilitaires au détriment d'activités autrefois dites "libérales", n'est-ce pas dans une certaine mesure encourager la consommation au détriment d'une éducation à la sobriété ? L'aide publique à l'apprentissage, dont une louable intention est de favoriser l'égalité d'accès aux diplômes, participe aussi à la satisfaction d'un "vouloir d'achat" qui interroge parfois l'éducation au sens des priorités et à la valeur relative des objets consommés.
Relation entreprises
J'aide ponctuellement les chefs d'entreprise dans leur gestion
J'analyse les coûts et les performances de la PME, pour aider le chef d'entreprise à faire le point sur sa gestion, en soutien de la compétitivité et en accord avec les valeurs de l'entreprise. L'analyse des coûts que je propose de mettre en place s'inspire de quelques idées simples :
La connaissance du coût des produits permet, selon la situation, soit de déterminer leurs prix de vente, soit de déterminer le résultat qu'ils dégagent.
Si un produit n'est pas rentable et qu'il n'est pas possible d'augmenter son prix de vente, la connaissance de la composition de son coût de revient éclaire sur l'ordre de priorité des actions d'amélioration nécessaires pour retrouver de la compétitivité et de la rentabilité.
Le suivi des coûts des services internes fait évoluer professionnellement les responsables opérationnels en responsables opérationnels et économiques pour leur service.
Comparer les prévisions et les réalisations, et suivre les réalisations selon une périodicité raisonnable, permet une véritable maîtrise de la gestion.
L'information comptable obligatoire ne prévoit pas ces analyses des coûts, qui sont pourtant très utiles pour travailler au quotidien à consolider l'entreprise. Comme une machine, une entreprise a en quelque sorte besoin d'une maintenance, de réglages et de réparations régulières, pour éviter les grosses pannes coûteuses, parfois irréparables. Il n'y a en effet que deux sortes d'entreprises : celles qui sont en crise, et celles qui le seront. Le moment venu, il vaut mieux avoir mis en place les bons automatismes.
De la théorie à la pratique
Alsace : un fabricant de pâtes en difficulté en raison de la hausse du prix du blé | https://bit.ly/47U1tPx
Si les éléments économiques sont largement déterminés par l'environnement externe, les entreprises peuvent souvent optimiser leurs processus techniques qui représentent des coûts maîtrisables.
Hausse des matières premières : angoisse chez les pâtes Thirion à Colmar | https://bit.ly/3z0yTiw